Et si l’on racontait l’errance intérieure comme un conte visuel ?
Ce projet photographique en quatre séries explore les états de perte, d’isolement, de reconnexion et de renaissance à travers deux figures anonymes — un jeune homme, une jeune femme — plongés tour à tour dans des paysages mentaux incarnés.
Inspiré du Petit Poucet et de l’imaginaire du conte détourné, ce travail met en scène une quête émotionnelle : celle d’un fil invisible à suivre, au cœur de la confusion. La forêt, la ville, les lieux désertés ou retrouvés deviennent les miroirs d’un cheminement psychologique.
Chaque image est pensée comme une trace, un souffle, un fragment d’introspection. Les lumières, les cadrages, les flous ou les silences participent à cette narration sensible où les corps parfois s’effacent, parfois réapparaissent.
L'errance intérieur, c’est retrouver l’espace. Retrouver le souffle. Retrouver le soi.
Série 1 — L’errance intérieure
Une silhouette s’enfonce dans la forêt. La lumière est froide, les repères vacillent. Cette série évoque la confusion, la perte de soi, l’angoisse sourde qui émerge quand tout semble s’effondrer. Le corps est flou, fuyant, fragmenté — il se cherche encore.
Série 2 — Le vide autour
Dans une ville dépeuplée, l’absence devient tangible. Le personnage masculin s’efface presque entièrement. Les lieux sont géométriques, rigides, presque étouffants. Cette série met en image l’isolement, l’enfermement mental, et le silence d’un monde devenu étranger.
Série 3 — Le retour à soi
Le corps réapparaît, timidement. La lumière perce entre les arbres. Peu à peu, les espaces deviennent plus ouverts, plus doux. Cette série marque une transition : celle où l’on commence à retrouver son souffle, à reprendre racine. L’apaisement s’installe.
Série 4 — La réintégration du monde
Le jeune homme reprend sa place. Les lieux jadis vides s’animent d’une présence sensible. L’espace devient complice, accueillant. C’est une reconstruction intérieure en marche, un dernier pas vers la lumière retrouvée.
Le petit poucet et l'errance intérieur est un projet profondément personnel, né d’une volonté de traduire en images ce que l’on vit parfois en silence : l’errance intérieure, le vertige du vide, la fragilité du lien à soi et aux autres. En quatre séries et deux figures, ce travail déplie un récit introspectif — une traversée du trouble vers la clarté.
Chaque photographie agit comme un fragment émotionnel, un indice laissé sur le sol comme les cailloux du Petit Poucet. Le conte devient ici un miroir symbolique, une matière à relecture de soi. Il ne s’agit pas de raconter une histoire linéaire, mais d’ouvrir un espace sensible dans lequel chacun peut projeter ses propres pertes, ses propres réapparitions.
Ce projet m’a permis de mieux comprendre la photographie comme langage intérieur, comme outil de résonance poétique et psychologique. Je souhaite désormais prolonger cette exploration narrative, en mêlant l’image à d’autres médiums, pour continuer à chercher, encore, les zones de lumière.

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